Le cycle menstruel : de la vision de la médecine conventionnelle à la vision de la médecine traditionnelle chinoise (VIII)
Lien entre le cycle menstruel, le Yin/Yang et les taux d’œstrogènes/progestérone
Idéalement, il faudrait mettre en parallèle la conception du cycle menstruel en Médeciine Traditionnelle Chinoise et en médecine conventionnelle. En effet, cela permet d’évaluer la corrélation qui existe, durant le cycle, entre l’équilibre Yin/Yang et les taux d’œstrogènes/progestérone. De cette manière, on peut aborder plus complètement les troubles du cycle.
On sait que les taux d’œstrogènes et de progestérone varient au cours du cycle :
- pic d’œstrogènes juste avant l’ovulation, puis descente avec plateau moyen des œstrogènes durant la phase lutéale ;
- montée de la progestérone à partir de l’ovulation, puis plateau haut de la progestérone en phase lutéale ;
- les deux hormones retombent au point le plus bas au moment des règles.
Or, ces variations accompagnent la modification de l’équilibre Yin/Yang au cours du cycle menstruel :
Yin/œstrogène
- La phase folliculaire (des menstruations à l’ovulation) est marquée à la fois par un fort taux d’œstrogènes et par une prédominance du Yin (5. Phase du Sang => 1. Phase Yin => 2. Phase de transformation du Yin en Yang) ;
Yang/progestérone
- La phase lutéale (de l’ovulation aux menstruations) est marquée par un fort taux de progestérone et une prédominance du Yang (3. Phase Yang => 4. Phase du Qi => 5. Phase du Sang).
Il y a donc une double corrélation du Yin-œstrogènes et du Yang-progestérone.
- Lorsque les taux d’œstrogènes/progestérone sont équilibrés, c’est que le rapport Yin/Yang l’est aussi.
- S’il y a hyper-œstrogénie réelle (vs normes), c’est que Yin est > Yang ;
- S’il y a une hyper-œstrogénie relative (par rapport à la progestérone), c’est que Yang est < Yin ;
- S’il y a une hypo-œstrogénie relative (par rapport à la progestérone), c’est que Yang est > Yin ;
- S’il y a une hypo-oestrogénie réelle (vs normes), c’est que Yin est < Yang.
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Les tableaux fréquents dans les troubles gynécologiques
Dans l’ensemble des problèmes gynécologiques, on retrouve deux tableaux récurrents, liés au taux d’œstrogènes, mais aussi à l’examen clinique et aux symptômes.
1er tableau : les menstruations sont faibles et brèves (parfois aménorrhée)
Cela peut être lié à :
- Une hypo-œstrogénie (réelle) = progestérone normale
- L’organe affecté est plutôt le Rein, avec Vide de Yin (la patiente est maigre, sans seins) ;
- On retrouve souvent ce tableau dans la ménopause.
- Une hypo-œstrogénie (relative) = progestérone élevée
- Yang trop fort : par exemple montée du Yang du Foie.
- On retrouve souvent ce tableau dans la grossesse.
2ème tableau : La patiente a des règles abondantes et longues
Cela peut être lié à :
- Hyper-œstrogénie (réelle) = progestérone normale
- L’organe affecté est plutôt le Foie, le plus souvent avec une stagnation du Qi du Foie ;
- On peut retrouver une endométriose, un fibrome ou un cancer des ovaires.
- Hyper-œstrogénie (relative) = progestérone basse
- Vide de Yang du Rein (la patiente a une corpulence un peu enveloppée, avec un petit ventre).
- On retrouve souvent ce tableau dans l’infertilité.
Bien sûr, pour retrouver ces tableaux, il importe de mener des explorations à la foi biologiques et cliniques poussées. Un dosage hormonal peut être nécessaire, mais parfois l’interrogatoire du patient et les signes cliniques orientent déjà nettement le diagnostic.
Dr. Nguyen Phuong Vinh.
[1] Pour cet article, se référer à Dr. Nadia Volf, La symphonie des méridiens du corps, Paris, Trédaniel, 2020 ; Dr. You-Wa CHEN, La gynécologie en Médecine Chinoise, Paris, éd. You Feng, 2010 ; Giovanni Maciocia, Gynécologie et obstétrique en médecine chinoise, Bruxelles, Satas, 2001.