L’acupuncture et le Syndrome des Ovaires Polykystiques (I)

L’acupuncture et le Syndrome des Ovaires Polykystiques (I) le diagnostic du syndrome.

 

Identification et causes du SOPK

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est l’un des désordres endocriniens les plus fréquents chez la femme en âge de procréer, avec une prévalence comprise entre 5 et 10%[1].

La première description du SOPK date de 1935 et est due aux docteurs Irving Stein et Michael Leventhal, gynéco-obstétriciens au centre hospitalier de Chicago[2]. Le nom de ce syndrome est lié à l’accumulation, autour des ovaires, de ce qui ressemble à une série de petits kystes, qui sont en réalité des follicules non entrés en croissance à la fin de la phase folliculaire. A l’origine du SOPK, il y a :

  • un taux de base de LH anormalement élevé et qui n’augmente pas en milieu du cycle (augmentation qui déclencherait normalement l’ovulation).
  • un excès de sécrétion d’androgènes par les ovaires, d’où une élévation du taux sanguin de testostérone, d’où l’excès de pilosité.
  • un taux sanguin d’insuline qui a tendance à augmenter[3].

 

Les critères de définition du SOPK

Les critères de définition des ovaires polykystiques ont été précisés et complétés au fil des décennies (critères de Rotterdam, 2003[4] et recommandations de la Société américaine d’endocrinologie en 2013[5]).

Il faut que deux au moins des critères suivants soit retrouvés (et il faut exclure les autres causes possibles[6]) :

  • Oligoménorrhée (cycle menstruel de plus de trente-cinq jours ou bien existence de moins de huit cycles par an) avec anovulation chronique, voire aménorrhée (pas de règles pendant plus de trois mois consécutifs),
  • Hyperandrogénie (environ 60% des patientes : acné, hirsutisme et/ou alopécie ; augmentation de la testostéronémie totale et diminution de la Sex Hormon Binding Globulin, SHBG)[7],
  • Ovaires polykystiques à l’échographie (échographie par voie endo-vaginale plutôt qu’abdominale) : présence d’au moins douze follicules de 2 à 9 mm de diamètre et/ou un volume des ovaires supérieur à 10 ml au tout début de la phase folliculaire[8].

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Les symptômes du SOPK selon les âges[9]

Le SOPK débute habituellement lors de la puberté, même s’il est souvent diagnostiqué plus tardivement. Chez les adolescentes (autour de 15 ans), le tableau clinique est surtout marqué par l’hyperandrogénie et des cycles irréguliers.

A partir de l’âge adulte (25-30 ans), chez les femmes atteintes de SOPK, outre des problèmes d’infertilité et d’hyperandrogénie, on observe fréquemment un surpoids[10] ou une obésité (15,7% des femmes françaises sont obèses // 30% des femmes ayant un SOPK sont obèses)[11].

Au-delà de 45 ans (en péri-ménopause ou après la ménopause), ce sont les problèmes d’intolérance (aux hydrates de carbone) qui s’ajoutent à l’hyperandrogénie. Au-delà de 55 ans dominent les risques cardiovasculaires et de diabète de type 2.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] Azziz R, Woods KS, Reyna R, Key TJ, Knochenhauer ES, Yildiz BO, « The Prevalence and Features of the Polycystic Ovary Syndrome in an Unselected Population”, J Clin Endocrinol Metab, juin 2004, vol. 89, n°6, p. 2745-2749 ; Torre A, Fernandez H, “Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)”, Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, vol. 36, n° 5 septembre 2007, pp. 423-446.

[2] Marianne Cros, « Prévalence du Syndrome des Ovaires Polykystiques chez les patientes souffrant d’un diabète gestationnel : étude descriptive dans le service d’endocrinologie du Groupement Hospitalier Lyon Est de mars à septembre 2012. », Thèse de Médecine, l’Université Claude Bernard Lyon 1, 24 juin 2014, p. 18-19.

[3] Paolo Giacobini et al., “Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) », Inserm/Université de Lille, 27 août 2019, https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk

[4] “Revised 2003 consensus on diagnostic criteria and long-term health risks related to polycystic ovary syndrome.”, Fertil Stero, 2004.

[5] Legro RS, Arslanian SA, Ehrmann DA, “Diagnosis and treatment of polycystic ovary syndrome : An endocrine society clinical practice guideline”, J Clin Endocrinol Metab, 2013.

[6] Syndrome de Cushing, acromégalie, tumeurs sécrétantes d’androgènes, hyperplasie congénitale des surrénales, hyperprolactinémie. Pour ces deux dernières pathologies, il faut doser la prolactinémie et de la 17- hydroxyprogesterone. Voir Ehrmann DA., « Polycystic ovary syndrome », N Engl J Med, 24 mars 2005, vol. 352, n°12, p. 1223-1236.

[7] Chang WY, Knochenhauer ES, Bartolucci AA, Azziz R. “Phenotypic spectrum of polycystic ovary syndrome: clinical and biochemical characterization of the three major clinical subgroups.”, Fertil Steril., juin 2005, vol. 83, n°6, p. 1717-1723.

[8] Balen AH, Laven JSE, Tan S-L, Dewailly D., “Ultrasound assessment of the polycystic ovary: international consensus definitions”, Hum Reprod Update, 11 janv 2003, vol. 9, n°6, p. 505-514.

[9] Paolo Giacobini et al., “Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) », Inserm/Université de Lille, 27 août 2019, https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk

[10]
Asunción M, Calvo RM, San Millán JL, Sancho J, Avila S, Escobar-Morreale HF., “A prospective study of the prevalence of the polycystic ovary syndrome in unselected Caucasian women from Spain”, J Clin Endocrinol Metab, juill 2000, vol. 85, n°7, p. 2434-2438.
 
[11] ObEpi-Roche, « Enquête épidémiologique de référence sur l’évolution de l’obésité et du surpoids en France », 2012,
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