L’acupuncture et le Syndrome des Ovaires Polykystiques (III) - Dr Nguyen à Paris

L’acupuncture et le Syndrome des Ovaires Polykystiques (III) : traitement par la médecine conventionnelle

Il n’existe actuellement pas de traitement du syndrome des ovaires polykystiques, si bien que les traitements possibles sont symptomatiques, c’est-à-dire qu’ils prennent en charge les symptômes (et non la cause de la maladie), pour améliorer la qualité de vie des patientes.

Les traitements possibles reposent sur quatre types d’approche :

  • une modification de l’hygiène de vie,
  • la prise de médicaments,
  • le suivi d’éventuelles complications (métaboliques…),
  • la prise en charge de l’infertilité (si une grossesse est désirée).

Ces traitements ont trois objectifs principaux :

  1. Corriger les symptômes liés à l’excès d’androgènes et qui peuvent entraîner un complexe esthétique (acné, hirsutisme…) ;
  2. Corriger l’éventuel surpoids/obésité et les anomalies métaboliques (notamment la glycémie) ;
  3. Favoriser la reprise de cycles menstruels réguliers pour augmenter la fertilité (et protéger contre un éventuel cancer de l’endomètre) et induire une ovulation.

 

1. Traiter l’hirsutisme et l’acné[1]

Pour traiter les symptômes de l’hyperandrogénie, des mesures hygiéno-diététiques, des traitements médicaux ou mécaniques sont possibles :

  • Adoption d’une alimentation équilibrée et pratique d’une activité physique régulière ;
  • Prise d’une pilule œstro-progestative :
    • la progestérone inhibe la sécrétion de LH (hormone lutéinisante) et donc diminue le taux d’androgènes ovariens ;
    • les œstrogènes augmentent la SHGB (sex hormone binding globulin), qui diminue le taux d’androgènes bio-disponibles.

=> ces deux mécanismes permettent de réguler le cycle menstruel, réduire l’acné et l’hyperpilosité ;

  • En cas d’échec du traitement œstro-progestatif, prise d’un anti-androgène (acétate de cyprotérone) combiné à un œstrogène naturel ;

=> ce traitement est efficace en 3 mois sur l’acné et en 6 mois sur l’hirsutisme ; mais il y a augmentation du risque de thrombose veineuse ou artérielle et de méningiome en cas d’association à l’éthinylestradiol ;

  • d’autres anti-androgènes sont possibles (spironolactone) ;
  • un traitement mécanique de l’hirsutisme est toujours envisageable (laser, etc.).

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2. Lutter contre le surpoids ou l’obésité

L’obésité (surtout abdominale) est associée à une augmentation du taux d’androgènes circulants, à des anomalies menstruelles, à des anovulations chroniques et à une augmentation des risques vasculaires. Chez les patientes obèses souffrant de SOPK, ces conséquences délétères viennent s’ajouter, voire aggraver les complications liées au SOPK. Il est donc recommandé de :

  • Perdre 10% de son poids initial (si l’on est en surpoids), ce qui réduit l’hyper-androgénie et a un effet bénéfique sur l’aménorrhée (jusqu’à rétablir éventuellement l’ovulation), ainsi que (à plus long terme) sur les complications métaboliques ;
  • La diminution du poids diminue le risque de complications métaboliques et le risque de diabète de type II, pour lequel il est conseillé de faire un test (Oral Glucose Tolerance Test) ; en effet, les prévalences de l’intolérance au glucose et du diabète sont respectivement de 30-35% et 3-10% en cas de SOPK vs 10-15% et 1-2% chez les femmes non-obèses souffrant de SOPK[2];
  • Des médicaments antidiabétiques peuvent être nécessaires, comme la Metformine, recommandée après échec des mesures hygiéno-diététiques ;
  • Un suivi du risque cardiovasculaire (glycémie, cholestérol) est utile.

 

3. Prendre en charge l’infertilité

  • La prise en charge de première intention en cas de désir de grossesse chez les femmes souffrant de SOPK est l’induction d’ovulation, par le citrate de clomifène : c’est un anti-œstrogènes qui entraîne une élévation du taux de GnRH, puis de FSH, ce qui permet la maturation des follicules => 35 à 40% des patientes obtiennent ainsi une grossesse ;
  • Il existe d’autres moyens de stimulation hormonale (en seconde intention) : l’association metformine-citrate de clomifène ; les gonadotropines ; les inhibiteurs de l’aromatase (Letrozole)[3];
  • Les femmes souffrant de SOPK et d’obésité répondent moins bien à la stimulation hormonale : pour les femmes qui n’ont pas bien toléré la contraception hormonale, la Metformine peut être utilisée en tant que traitement de deuxième ligne ;
  • Le drilling ovarien : une multiperforation de l’ovaire pour rétablir son fonctionnement[4];
  • La FIV (fécondation in vitro).

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] Pour les traitements ci-dessous, voir notamment M. Mavromati et J. Philippe, « Syndrome des ovaires polykystiques : quoi de neuf ? », Rev Med Suisse, 2015, vol. 11, p. 1242-1245.

[2] Robert A. Wild, E. Carmina, E. Diamanti-Kandarakis et al, “Assessment of cardiovascular risk and prevention of cardiovascular disease in women with the polycystic ovary syndrome : A consensus statement by the Androgen Excess and Polycystic Ovary Syndrome (AEPCOS) Society”, J Clin Endocrinol Metab, vol. 95, n°5, 2010, p. 2038-2049.

[3] R.S. Legro, R.G. Brzyski, R.P. Diamond et al., “Letrozole versus clomiphene for infertility in the polycystic ovary syndrome.”, N Engl J Med, vol. 371, n°2, juillet 2014, p. 119-229.

[4] Haute Autorité de Santé (HAS), Rapport d’évaluation technologique, Multiperforation de l’ovaire par coelioscopie ou par culdoscopie (drilling ovarien), juin 2008.

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