Surreal image young woman head explosion over blackboard background. Mental state of human with lot of problems. Nervous person with crossed hands and a nuclear mushroom sketch, business failure.

Burn-out, un mal contemporain – sa prise en charge par les médecines complémentaires (acupuncture, alimentation…)

Dans le langage courant, on parle de burnout, et l’image suscitée est éloquente, celle d’un individu dont les forces se sont littéralement consumées (comme une ampoule qui a grillé !). L’HAS (Haute Autorité de la Santé) préfère parler de « syndrome d’épuisement professionnel ». Quel que soit le nom qu’on lui donne, ce mal a pris des proportions si importantes qu’il n’est plus possible de l’ignorer.

 

Un phénomène récent

Le terme apparaît dès 1974 aux Etats-Unis (via le psychologue américain Herbert Freudenberger) ; en 1981 une psychologue américaine met au point le Maslach Burnout Inventory (MBI), questionnaire diagnostique encore utilisé. En 2016, devant l’ampleur du phénomène, l’Académie de Médecine réclame un rapport sur le burnout. En mars 2017, la HAS publie un mémo à ce sujet et en février 2018, une proposition de loi (rejetée) est même faite à l’Assemblée Nationale pour que le burnout soit reconnu comme maladie professionnelle.

 

Un phénomène à l’ampleur croissante et aux conséquences graves

Aujourd’hui, les instances plus officielles s’accordent au moins pour reconnaître que, depuis quelques décennies, et en particulier ces vingt dernières années, se multiplient dans le monde professionnel les cas d’épuisement physique, émotionnel et mental pouvant conduire à une incapacité à poursuivre le travail. Certains avancent que l’épuisement extrême chez les soignants familiaux, voire les parents, pourrait aussi parfois être considéré comme un burnout.

L’association « France Burn-out » estime qu’il s’agit d’une maladie, aux symptômes physiques ; mais la HAS considère que, en l’absence d’un indicateur précis, on doit plutôt évoquer un syndrome, qui regrouperait un ensemble de symptômes et impliquerait un état clinique différent de la norme. Il faut ajouter que, selon de récentes recherches, les hormones dites de stress (cortisol et adrénaline), notamment en jeu dans le burnout, entraîneraient des dysfonctionnements spécifiques (atrophie de l’hippocampe, difficultés dans la genèse des nouveaux neurones).

Il importe en tout cas d’autant plus de savoir repérer et soigner ce syndrome que, dans les formes les plus aiguës, il peut susciter des pulsions suicidaires. En outre, un grand nombre des personnes ayant fait un burnout affirment n’avoir « rien vu venir », jusqu’au jour où elles n’ont tout simplement plus été capables de continuer à travailler.

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Reconnaître le burnout

C’est pourquoi la HAS[1] propose des clés pour une démarche diagnostique. Tout d’abord en listant 4 types de manifestations :

EMOTIONNEL

Anxiété, tensions musculaires, tristesse, manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, absence d’émotion

COGNITIF

Troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration

COMPORTEMENTAL

Repli sur soi, isolement, comportement agressif, diminution de l’empathie, ressentiment, hostilité, comportements addictifs.

MOTIVATIONNEL

Désengagement progressif, baisse de motivation et de moral, effritement des valeurs associées au travail, dévalorisation.

 

La HAS mentionne également des manifestations d’ordre physique non spécifiques : asthénie, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques (lombalgies, cervicalgies…), crampes, céphalées, vertiges, anorexie, troubles gastro-intestinaux.

Enfin, la HAS relève 6 catégories de facteurs de risque psychosociaux :

–       Intensité et organisation du travail (surcharge de travail, imprécision des missions, objectifs irréalistes…)

–       Exigences émotionnelles importantes avec confrontation à la souffrance, à la mort, dissonance émotionnelle

–       Autonomie et marge de manœuvre

–       Relations dans le travail (conflits interpersonnels, manque de soutien du collectif de travail, management délétère…)

–       Conflits de valeurs

–       Insécurité de l’emploi

 

Prise en charge

La prise en charge, coordonnée par le médecin traitant, suppose généralement un arrêt du travail et requiert parfois l’intervention d’un psychiatre. Cependant, une personne souffrant de burnout doit être considérée dans sa globalité, avec ses antécédents personnels et familiaux, les évènements de sa vie, d’éventuels antécédents dépressifs, son mode de vie. C’est-à-dire que c’est aussi toute la personne qui doit être soignée, différents traitements pouvant intervenir pour favoriser la guérison.

Ainsi de récentes études mettent en avant l’intérêt de l’acupuncture chez les personnes victimes de burnout, dont le rythme cardiaque est par exemple amélioré[2] et dont le stress est diminué[3]. Le rôle d’une alimentation équilibrée est également souligné dans la plaquette réalisée en 2015 par l’ANACT et l’INRS en collaboration avec le Ministère du Travail[4].

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh. 

 

[1] HAS, « Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement profesionnel ou burnout », mars 2017, https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2017-05/dir56/fiche_memo_burnout.pdf

[2] G. Litscher, C.Z. Liu, L. Wang et al, « Improvement of the dynamic responses of heart rate variability patterns after needle and laser acupuncture treatment in patients with burnout syndrome: a transcontinental comparative study. », Evid Based Complement Alternat Med., 2013 ; 2013:128721.

[3] Christian César Candido de Oliveira et Sandra Scivoletto, « Impact of acupuncture on stress levels of professionals working with maltreated children », Acupunct Med, août 2017, vol 35, n°4.

[4] ANACT, INRS et Ministère du Travail, Le syndrome d’épuisement professionnel ou burnout, mai 2015, www.inrs.fr/dms/inrs/Presse/presse-2015/rapport-burnout/rapport-burnout.pdfPartager

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