Covid long et acupuncture à Paris - Dr Nguyen

Covid long (1) : de quoi s’agit-il et qui est concerné ?

 

Résumé : environ 10% des patients ayant eu une infection Covid-19 symptomatique souffrent encore de symptômes (fatigue, perte de l’odorat, douleurs…) 3 mois plus tard. Cette proportion serait plus importante encore pour les patients ayant été hospitalisés (la moitié aurait encore un symptôme un an après l’infection). Les femmes seraient davantage concernées par ce qu’on appelle communément le « Covid long ».

Définition

 

La crainte qu’inspire l’épidémie de coronavirus est augmentée par les zones d’ombres qui subsistent autour de cette maladie ; or, de nombreuses incertitudes demeurent en ce qui concerne la persistance des symptômes dans l’année qui suit l’infection.

Au fil des études, les patients souffrant d’un « Covid long », selon l’expression qui s’est imposée, ont été mieux analysés, mais aucun traitement n’a pu être mis en place, seuls les symptômes étant soulagés jusqu’à leur disparition en quelque sorte naturelle, avec le temps.

L’HAS a proposé un cadre de définition du Covid long. Sont concernés les patients répondant à ces trois critères[1] :

  • Ayant connu un épisode initial symptomatique de covid-19 confirmé (par un test positif ou une anosmie/agueusie brutale ou une pneumonie bilatérale en verre dépoli), soit probable (trois critères parmi fièvre, céphalée, fatigue, myalgie, dyspnée, toux, douleurs thoraciques, diarrhée, odynophagie) ;
  • Présentant un des symptômes initiaux au-delà de 4 semaines suivant le début de la phase aiguë de la maladie ;
  • Symptômes initiaux et prolongés non expliqués par un autre diagnostic.

De façon plus synthétique, « On appelle Covid long la persistance de symptômes au-delà de 4 semaines après l’infection, qu’il y ait eu hospitalisation ou non, que les formes développées aient été sévères ou non[2]. »

Des centaines de symptômes ont été recensés, mais les plus courants sont :

  • Fatigue (parfois majeure) ;
  • Essoufflement ou toux ;
  • Douleurs thoraciques ou palpitations cardiaques ;
  • Trouble de l’odorat et du goût ;
  • Difficultés de concentration et irritabilité, céphalées ;
  • Douleurs musculaires ou articulaires ou fourmillements ;
  • Acouphènes ;
  • Insomnies et somnolences, suées, frissons.
  • Troubles digestifs, nausées, constipation, douleurs abdominales, régurgitations ;
  • Problèmes cutanés (prurit, urticaire, chute de cheveux) ;
  • Troubles des règles, de l’appareil urinaire ou de l’érection ;

 

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Prévalence

On observerait une persistance de symptômes plusieurs semaines ou mois après les premières manifestations chez environ 20 % des patients après 5 semaines et au-delà et chez environ 10 % des patients après 3 mois[3]. La proportion décroît donc avec le temps. Selon une étude américaine parue le 4 août 2021, 67% des personnes ayant eu une forme symptomatique de la Covid-19 ont des symptômes de Covid long plus de 30 jours après avoir été testées positives[4]. Selon une étude réalisée à Wuhan sur 1 300 personnes et parue en janvier 2021, environ la moitié des patients ayant été hospitalisés « souffrent encore d’au moins un symptôme persistant (le plus souvent de la fatigue ou une faiblesse musculaire) et un patient sur trois présente encore un essoufflement » au bout d’un an ; mais « la proportion de patients avec encore au moins un symptôme ou séquelle a diminué de 68% après six mois, à 49% après douze mois[5] ».

Un autre aspect important du Covid long est que les femmes sont 43% plus enclines que les hommes à souffrir de fatigue ou de faiblesse musculaire persistante et aussi trois fois plus touchées par une baisse de la capacité de diffusion de leurs poumons[6].

Ces chiffres, qui varient un peu selon les études, témoignent de l’importance du phénomène. Mais, si les médecins rappellent par prudence que le Covid long ne concerne pas que les malades ayant eu une forme grave (10% des Covid long avaient été hospitalisés et « Près de 30% des patients non hospitalisés déclaraient que leur qualité de vie s’était dégradée[7]. »), néanmoins, il semble que de nombreux patients en Covid long aient un « terrain atopique » et auraient connu un épisode initial très symptomatique (céphalées, anosmie et diarrhée)[8].

 

Hypothèses

Plusieurs hypothèses sont aujourd’hui explorées pour expliquer le Covid long. Il y a l’hypothèse auto-immune, qui tendent à montrer que patients Covid-19 auraient un nombre plus élevé d’anticorps, mais un panel plus restreint d’anticorps, « comprenant des anticorps cutanés, musculaires squelettiques et cardiaques » par rapport à d’autres types de malades, et que ces patients possèderaient un anticorps absent chez les autres, dirigés contre le récepteur ACE2, enzyme lié au maintien de la tension artérielle[9]. Une autre étude suggère que le SARS-CoV-2 peut « secouer » le système nerveux sympathique (qui a un impact sur le système cardiovasculaire, digestif ou immunitaire), le faisant travailler trop fort au repos et pas assez dans des situations stressantes.

Le « Covid long » concerne donc davantage les femmes et les personnes ayant eu un épisode initial très symptomatique ; il entraîne une persistance de symptômes jusqu’à un an après, mais sa cause n’a pas encore été identifiée. Seuls les symptômes peuvent ainsi être traités.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] HAS, « Réponses rapides dans le cadre de la Covid-19 : Symptômes prolongés suite à une Covid-19 de l’adulte – Diagnostic et prise en charge », 10 février 2021, https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2021-02/20rr430_covid_19_symptomes_prolonges_post_cd.pdf

[2] « Covid long, symptômes prolongés de la Covid-19 : de quoi parle-t-on ? », Ameli.fr, 6 septembre 2021, https://www.ameli.fr/assure/covid-19/comprendre-la-covid-19-se-proteger/covid-long-symptomes-prolonges-covid-19

[3] Office for National Statistics. The prevalence of long COVID symptoms and Covid-19 complications : ONS; 2020.

[4] Melanie L. Bell ,Collin J. Catalfamo,Leslie V. Farland,Kacey C. Ernst,Elizabeth T. Jacobs,Yann C. Klimentidis,Megan Jehn,Kristen Pogreba-Brown, “Post-acute sequelae of COVID-19 in a non-hospitalized cohort: Results from the Arizona CoVHORT”, Plos One, August 4, 2021, https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0254347

[5] Chaolin Huang, Lixue Huang, Yeming Wang, Xia Li, Lili Ren, Xiaoying Gu et al., “6-month consequences of COVID-19 in patients discharged from hospital: a cohort study”, The Lancet, vol. 397, Issue 10270, 16 janvier 2021, p. 220-232.

[6] Ibid.

[7]  Sumathi Reddy, « Un an avec le coronavirus: le calvaire des Covid longs », L’Opinion, 16 mars 2021, https://www.lopinion.fr/edition/wsj/an-coronavirus-calvaire-covid-longs-239230

[8]  Isabelle Hoppenot, « Covid long : état des lieux avec un an de recul », Vidal, 8 juin 2021 ; https://www.vidal.fr/actualites/27224-covid-long-etat-des-lieux-avec-un-an-de-recul.html

[9]  Alex G. Richter, Adrian M. Shields, Abid Karim, David Birch,Sian E. Faustini,Lora Steadman,Kerensa Ward, Timothy Plant, Gary Reynolds, Tonny Veenith, Adam F. Cunningham, Mark T. Drayson, David C. Wraith, “Establishing the prevalence of common tissue-specific autoantibodies following severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 infection”, Clinical and Experimental Immunology, vol. 205, issue2, 3 August 2021, p. 99-105.

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