On voit aujourd’hui fleurir beaucoup d’articles sur ce que l’on appelle le « Covid long », à savoir un phénomène de persistance des symptômes du coronavirus plusieurs mois après l’infection. Cependant, si ces articles développent longuement le type de symptômes concernés, la place allouée aux traitements est très réduite, pour la bonne raison que ces traitements sont tâtonnants et ne s’adresse pour l’instant pas aux causes, inconnues.

En consultation

Certains médecins ont créé des consultations spécialisées à l’intention des patients souffrant de symptômes persistants, ainsi Nicolas Barizien (co-auteur du livre Covid long, comment s’en sortir, éditions Marabout), chef du service de rééducation fonctionnelle à l’hôpital Foch à Suresnes. Cependant, pour beaucoup de médecins généralistes, il s’agit d’un terrain très neuf.

Il est recommandé au patient de consulter son médecin traitant en lui exposant les troubles éprouvés, la manière dont le quotidien en est affecté, les éventuelles autres maladies que l’on a eues, tous les examens ou tests effectués durant l’infection au coronavirus.

Quant au médecin, en plus des éléments ordinaires (poids, taille, tension), il peut également :

• Mesurer la quantité d’oxygène dans le sang ;
• Effectuer un SpO2 au repos ou à l’effort ;
• Utiliser des scores ou échelles validés pour évaluer la dyspnée, l’anxiété, l’atteinte cognitive, les douleurs, la fatigue.
• Demander des examens sanguins pour évaluer le retentissement sur les reins, le foie, la thyroïde (hémogramme ; fonction rénale, fonction hépatique, transaminases, CRP, ferritine, glycémie à jeun, ionogramme, TSH – si symptômes évoquant une dysthyroïdie) et une sérologie Covid en l’absence de biologie initiale[1];
• Prescrire une exploration fonctionnelle respiratoire, un électrocardiogramme, etc. ;
• Prescrire une consultation chez un spécialiste s’il y a :
  • Une hypoxémie SpO2 ≤ 95 % au repos ou, une désaturation à l’exercice : patients sans pathologie respiratoire connue.
  • Des douleurs thoraciques évoquant une atteinte cardiaque ou pulmonaire, des troubles du rythme, des signes d’insuffisance cardiaque.
  • Des douleurs inexpliquées, intenses, difficiles à prendre en charge.
  • Un syndrome neurologique non exploré ou s’aggravant.
  • Une fièvre inexpliquée et/ou un syndrome inflammatoire persistant.
  • Une atteinte cutanée inexpliquée pouvant justifier une biopsie.
  • Des limitations ou des restrictions des activités de la vie quotidienne ou professionnelles nécessitant une prise en charge interdisciplinaire.
  • Une aggravation d’une pathologie préexistante nécessitant des examens spécialisés.

L’essentiel est que le médecin ne passe pas à côté de symptômes indiquant l’aggravation d’une pathologie pouvant engager le pronostic vital ou entraîner un handicap à long terme.