Grossesse et beauté (V) : Parfums et cosmétiques

Grossesse et beauté (V) : Parfums et cosmétiques


Les parfums supportés

Lors de la grossesse, l’afflux d’œstrogènes entraîne, en particulier au premier trimestre, une hypersensibilité olfactive (ou une hyper-attention olfactive), qui a pour conséquence que certaines odeurs semblent amplifiées, voire dégoûtent la femme enceinte. Une hypothèse explicative est que les modifications de l’attention olfactive auraient pour but de protéger la femme enceinte ainsi que son enfant, par exemple en lui permettant d’éviter instinctivement les aliments ou produits nocifs (les aliments avariés, les produits chimiques dangereux)[1]. Cependant, cette hypersensibilité a aussi pour effet de rendre l’alimentation (en favorisant les dégoûts) et l’hygiène ordinaire délicates. En outre, l’augmentation de la transpiration peut avoir pour conséquence de faire virer les parfums. Selon un sondage, 57% des femmes enceintes se contentent donc de leur propre odeur ou de faibles senteurs[2].

Le défi, pour la femme enceinte qui souhaite se parfumer et prendre soin d’elle, est donc de trouver quelles fragrances ne lui font pas mal au cœur. Certaines peuvent même aider à lutter contre la nausée, comme la menthe, le gingembre, la cardamone ; de nombreuses femmes enceintes apprécient le citron, l’orange douce, le néroli, la mandarine ou encore la lavande, la rose ou la camomille. Attention cependant à vérifier que les parfums utilisés durant la grossesse sont transparents sur leurs ingrédients, car un grand nombre des parfums de l’industrie cosmétique gardent secrète une partie de leur composition, dont des éléments qui peuvent être allergènes ou avoir des effets sur le système hormonal[3].


Les cosmétiques interdits 

D’une façon générale, certains composants présents dans de nombreux cosmétiques sont à éviter[4], parce qu’ils sont perturbateurs endocriniens ou allergènes :

  • Sels d’aluminium (déodorants),
  • Parabènes (qui augmenteraient notamment le risque d’obésité infantile[5]), phénoxyéthanol (conservateurs dans les cosmétiques), méthylisothiazolinone (conservateur dont le caractère allergène est connu) ou benzisothiazolinone (conservateur présent dans les vernis),
  • Triclosan (dentifrices),
  • Formaldéhyde et ammoniaque (colorations capillaires et vernis), phtalates (parfums et vernis),
  • Benzophénones (gels douche, filtres UV et crèmes solaires),
  • L’alcool,
  • Les émulsifiants (SLS, ALS).


L’acide salicylique (ou BHA), le rétinol et les dérivés de vitamine A sont également déconseillés. Étant donné la vulnérabilité du fœtus, il est recommandé de faire le plus possible usage de cosmétiques bio ou naturels et d’éviter le maquillage (en particulier le vernis et les fonds de teint), sauf s’il est entièrement naturel.

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Les huiles essentielles

Pour les femmes enceintes, il s’agit d’éviter éviter les huiles essentielles durant le 1er trimestre, puis de les utiliser en usage externe uniquement et en évitant zone abdominale et poitrine[6]. En outre, il s’agit d’éviter toutes les huiles essentielles contenant des cétones, réputées abortives et celles ayant une action sur le système hormonal (œstrogène-like)[7] :

  • Absinthe
  • Achillée millefeuille
  • Aneth
  • Camphre
  • Cannelle
  • Cèdre de l’Atlas et cèdre de l’Himalaya
  • Curcuma
  • Cyprès
  • Eucalyptus globulus et eucalyptus mentholé
  • Genévrier
  • Menthe des champs, menthe verte et menthe poivrée
  • Myrrhe amère
  • Noix de muscade
  • Origan
  • Palmarosa
  • Persil
  • Romarin à camphre et romarin à verbénone
  • Sauge officinale
  • Thuya
  • Thym
  • Vétiver

 

La femme enceinte qui respecte ces recommandations y gagnera beaucoup en sécurité, ainsi qu’en confort psychologique et physique : sa beauté en rayonnera d’autant mieux.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

 

[1] E. Leslie Cameron, « Pregnancy and olfaction: A review », Frontiers in Psychology, vol. 5, n° 67, février 2014, p. 1-11.

[2] La rédaction, « Grossesse et parfum », parents.fr, 8 avril 2008, https://www.parents.fr/grossesse/psycho-sexo/bien-vivre-sa-grossesse/grossesse-et-parfum-77744

[3] Heather Sarantis, Olga V. Naidenko, Sean Gray, Jane Houlihan et Stacy Malkan, « Not so sexy : the health risks of secret chemicals in fragrance », Breast Cancer Fund, Commonweal and Environmental Working Group, mai 2010, p. 1-44, https://www.ewg.org/sites/default/files/report/SafeCosmetics_FragranceRpt.pdf

[4] Laurent Chevallier et Claude Aubert, Le guide anti-toxique de la grossesse, Verviers, Marabout, 2016.

[5] Hélène Bour, « Grossesse : certains ingrédients des cosmétiques augmenteraient le risque d’obésité infantile », Santé Magazine, 18 février 2020.

[6] Danièle Festy, Se soigner avec les huiles essentielles pendant la grossesse, De A comme Allergie à V comme Vergetures, les solutions efficaces et sans danger, Paris, Éditions Leduc, 2016.

[7] David Cohen, Les huiles essentielles à l’officine : dangers pour la femme enceinte et le nouveau-né́, thèse, université de Grenoble, 2013.

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