Beauté et médecine etshétique - Dr Nguyen à Paris

La beauté intérieure vivifie la beauté extérieure

Beauté, santé et morale

Dans Post-scriptum de ma vie (1860, publication posthume en 1901), Victor Hugo écrit :

« Aucune grâce extérieure n’est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l’âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps. »

Bien sûr, nous entendons souvent répéter que la beauté intérieure compte davantage que la beauté extérieure, mais nous avons tendance à l’entendre comme une manière de consolation pour ceux qui n’auraient pas la beauté extérieure. En vérité, il faudrait prendre bien plus au sérieux cette affirmation, car elle vient de siècles de réflexions menées par des philosophes et des médecins, de l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui, sur les liens entre santé, morale et beauté.

Par beauté intérieure, nous pouvons en effet comprendre : la beauté morale de l’être qui cherche le bien et dont la bonté rayonne à l’extérieur. Mais nous pouvons aussi comprendre : la beauté intérieure comme beauté de l’organisme équilibré, harmonieux jusqu’au moindre organe interne. Dans ce deuxième sens, c’est à la fois la bonne santé globale et le bien-être psychologique procuré par une juste sollicitude vis-à-vis de soi-même qui suscitent l’éclat de l’apparence extérieure.

On retrouve tantôt l’une, tantôt l’autre de ces deux acceptions (beauté morale ou beauté de la santé) dans les écrits qui portent sur la beauté intérieure et sur son lien avec la beauté extérieure ; parfois même, les deux sens se mêlent.

Histoire de la beauté intérieure

L’Antiquité : un beau teint comme révélateur de la santé

Dans un article sur la beauté morale[1], le philosophe Jean-François Raymond rappelle que, dans l’Antiquité grecque, l’éducation parfaite consistait à « forger l’âme autant que le corps » et à rechercher l’union du Beau et du Bon (kalos kagathos). En effet, la beauté de l’âme devait manifester la ressemblance avec le divin (Platon, Phédon, -399) et l’idéal humain complet devait donc unir beauté physique et vertu.

Dans les premiers siècles de notre ère, le médecin grec Claude Galien (129-201), auteur de très nombreux traités de médecine, reprend comme une évidence l’idée que la beauté physique doit s’accompagner d’une beauté de l’âme[2]. Beaucoup de penseurs grecs et latins de cette époque (Plutarque[3], Diogène Laërce[4]) adhèrent à cette vision. Galien dénonce l’illusion que représente une beauté qui va de pair avec une ignorance des arts et il va même jusqu’à déclarer absurde qu’une âme laide réside dans un beau corps. Galien établit d’ailleurs une relation entre quête de la beauté et quête d’authenticité : celui qui cultive sa beauté doit également chercher la vérité (par la philosophie ou la médecine ou par un autre savoir) et donc entretenir l’authenticité de son corps.

La beauté est alors considérée comme un attribut de la santé, qu’elle rend visible, en quelque sorte[5]. Dans un ouvrage d’abord attribué à Galien[6], la beauté est présentée comme faisant partie des quatre vertus du corps, avec la santé, la vigueur et l’intégrité. Ces quatre vertus du corps sont reliées à quatre vertus de l’âme (jugement, sagesse, courage, justice) et la beauté est plus particulièrement associée à la justice, parce qu’elle consiste dans le juste équilibre, la symétrie entre les parties du corps et ses organes. A travers ces notions de justice et de symétrie, on voit que la morale, la santé et la beauté sont étroitement mêlées.

La Nature (donc le naturel, l’authenticité) est proposée comme modèle par Galien, parce qu’elle produit à la fois beauté extérieure et intérieure, dans le sens où elle « a donné au corps humain et à chacune de ses parties la meilleure forme possible[7] ». Cette relation entre la perfection interne du corps et sa beauté extérieure, Galien montre qu’elle s’exprime de façon éclatante dans notre teint : un bon teint est l’une des meilleures mesures de notre santé (Galien liste les nombreux dérèglements dont la couleur du teint peut être révélatrice) et de notre beauté (un teint égal, ni trop jaune, ni trop rouge, ni trop pâle, etc.). On le sait, aujourd’hui encore, le teint est considéré comme un excellent indicateur de santé autant que comme un critère de beauté. Plus largement, de nombreux ouvrages ont été écrits, à la fin du XXe s., sur l’importance de notre peau comme interface avec le monde extérieur et comme révélateur de nos états d’âme[8]. Le teint est donc un bon exemple pour penser le lien entre beauté intérieure et beauté extérieure !

Le Moyen Âge : le Beau comme splendeur du Bien

Au Moyen Âge, toute une théologie se développe, en filiation avec la pensée grecque, pour définir le Beau comme « splendeur du Bien », parce qu’il permet la ressemblance avec Dieu (voir par exemple Grégoire de Nysse, au IVe s. siècle). Cette ressemblance passe par l’amour, c’est-à-dire que celui qui aime le Beau devient beau lui aussi, car la beauté transforme celui qui la reçoit : « nous devenons ce que nous aimons[9] ».

Cette théorie qui unit beauté, amour et bonté explique que toute la littérature (roman et poésie) du Moyen Âge soit remplie de débats sur le choix entre beauté sensuelle et bonté de l’âme : dans l’amour courtois, la très belle dame est parfois très vertueuse… mais parfois aussi son apparence est un leurre, qui vient remettre en cause l’idée d’une correspondance entre beauté extérieure/intérieure. C’est pourquoi la beauté parfaite est souvent présentée comme le fruit d’une découverte, d’une initiation qui la révèle dans son authenticité[10].

Les XVIIe-XVIIIe s. : la noblesse d’âme ou la belle âme

Le XVIIe s. développe le concept de la noblesse d’âme (voir le théâtre de Corneille), que l’on trouve systématiquement au cœur du vrai héros ou de l’héroïne. La beauté physique, lorsqu’elle est évoquée, est comme un complément de cette générosité. Dans La Princesse de Montpensier (1662) de Madame de La Fayette, les personnages sont tous d’une beauté parfaite et ont de nombreux talents, mais l’héroïne ne comprend qu’à la fin qu’elle a été trompée par le plus séduisant de ses soupirants et qu’elle a laissé mourir loin d’elle le plus fidèle : elle a tenu trop exclusivement compte des apparences, sans savoir discerner la beauté intérieure.

Au XVIIIe s., en Angleterre, puis en Allemagne apparaît la notion de « belle âme[11] », conçue comme une harmonie intérieure permettant la noblesse de la vie et le bonheur. La beauté intérieure n’est donc plus tellement vue comme faisant partie d’une harmonie entre qualités physiques et qualités morales, mais plutôt comme un mode de vie et d’action juste, qui suscite l’admiration. Or, lorsque l’on admire une perfection qui semble inaccessible, on exprime spontanément cette admiration en faisant référence à la beauté : c’est ce qui nous fait dire parfois de quelqu’un que c’est « une belle personne ». Le lien avec la santé semble s’atténuer au profit d’une notion plus générale de paix intérieure, qui est un peu l’ancêtre de notre idée de bien-être intérieur.

Le XIXe s. : de belles dents

Avec l’essor considérable du roman et l’importance accordée à la description physique détaillée des personnages, le XIXe s. nous apporte d’autres renseignements sur les critères de beauté qui entretiennent un fort lien avec la santé. Les dents des belles héroïnes font en effet souvent l’objet de précisions élogieuses : ce sont « des dents de perles » (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo) ou bien elles sont si précieuses qu’on les vend (Fantine dans Les Misérables de Victor Hugo).

Nous savons, par des témoignages de contemporains, que les dents ont longtemps fait partie des organes les plus affectés par l’hygiène de vie de nos ancêtres : les innombrables préparations buccales ou plombages n’empêchaient pas la plupart des gens de perdre une partie de leurs dents ou d’avoir une dentition très brunie. A 47 ans, Louis XIV n’avait plus aucune dent du haut[12] ! On comprend donc pourquoi la beauté des dents, par sa relative rareté, était un critère capital de beauté. Encore un bon exemple du lien évident entre beauté (au sens de santé) intérieure et beauté extérieure, un peu comme le teint chez Galien.

Les XXe-XXIe s. : le bien-être

Ce qu’ont apporté le XXe s. et le début du XXIe s. à la réflexion sur le lien entre beauté intérieure/extérieure, c’est une attention nouvelle accordée au bien-être intérieur, en lien avec le développement de la psychanalyse. En outre, la possibilité de mener des études scientifiques à grande échelle a permis de s’intéresser à la perception de la beauté et de la santé par les individus en général et pas seulement par les penseurs et les savants.

D’un côté, la mondialisation des égéries du mannequinat et du cinéma hollywoodien a contribué à véhiculer des critères de beauté extérieure plutôt stéréotypés (grande taille, minceur, visage ovale, dents impeccablement alignés…). D’un autre côté, l’engouement pour le développement personnel et l’affirmation de l’individualité invitent à rechercher d’abord un accord avec soi-même, à partir duquel cultiver sa propre beauté, singulière et assumée.

Face à ces deux types d’injonction, il est bon de se ressouvenir des conceptions anciennes : la beauté est une émanation de la santé et/ou une « splendeur du Bien ». Rappelons-nous qu’il n’y a pas de rupture entre beauté extérieure et intérieure ; et nous pourrons alors nous autoriser à poursuivre à la fois ces deux dimensions de la beauté.

 

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Comment et pourquoi cultiver sa beauté intérieure ?

Cahterine Béhar, sophroanalyste[13], estime que la beauté intérieure est la somme des qualités qui font que l’on est bon avec soi et avec les autres. L’on apprend à écouter ses besoins physiques et psychiques ; l’on accepte de découvrir et aimer son être profond, de manière à fonder une confiance en soi qui servira de base pour déployer une confiance en l’autre. Cette bienveillance envers soi et les autres ne peut être comprise comme « beauté » que si l’on se rappelle les leçons des penseurs antiques et classiques.

L’on rencontre régulièrement, sur divers blogs esthétiques ou de développement personnel, l’idée que la beauté intérieure se mesure à l’aune de la capacité à rayonner, à dégager une aura de bonheur. On pense ici non seulement aux théories de Galien sur le beau teint, mais surtout aux théories du pseudo-Galien sur la correspondance entre harmonie des organes intérieurs et harmonie de l’apparence physique : la paix, la générosité, la sagesse et l’amour travaillent l’être en profondeur et ont un impact sur sa beauté physique.

David Servan-Schreiber propose des pistes physiologiques pour expliquer ce rayonnement de l’intérieur sur l’extérieur[14] : l’ocytocine intracérébrale, dont on dit souvent qu’elle est l’hormone qui nous relie affectivement les uns aux autres (favorisant la confiance, l’empathie, le désir[15]), est secrétée par le cerveau quand celui-ci est stimulé par des émotions positives fortes. Cette hormone se libérerait notamment quand nous sommes touchés par l’exemple de quelqu’un que nous admirons beaucoup. Ce rayonnement que nous percevons face à une personne admirable viendrait donc non seulement de son corps, mais encore de notre propre corps.

Les études scientifiques menées sur le lien entre beauté et santé ont permis de creuser davantage ce rôle de la perception. En 2003, une étude effectuée à partir d’une cinquantaine de photos d’hommes des années 1920 et évaluant l’attractivité et la santé perçues, a montré que les hommes jugés les plus attirants étaient aussi ceux qui avaient de fait vécu le plus longtemps[16]. En 2014, une étude de bien plus grande ampleur, incluant 15 000 individus entre 24 et 35 ans suivis depuis leurs dix ans par l’université de Cincinnati, a montré que les personnes évaluées comme les plus attirantes étaient également celles qui avaient le moins été diagnostiquées pour un certain nombre de maladies ou avaient le moins ressenti leurs symptômes. Une des conclusions de l’étude était que le lien entre attractivité et bonne santé tenait à la perception d’une meilleure probabilité de reproduction sexuelle. Mais il s’agit aussi de savoir dans quelle mesure l’attractivité, en suscitant davantage l’attention de l’entourage, ne favoriserait pas, tout au long de la vie, un bien-être global ayant un impact positif sur la santé. On retrouve le lien entre beauté, santé et harmonie intérieure.

Vivian Diller, docteur en Psychologie, résume ce phénomène de cercle vertueux en soulignant que[17] :

Lorsque l’on prend soin de soi, => l’on a une attitude positive => qui permet une meilleure santé, => donc une plus grande attractivité, => si bien que l’on bénéficie d’un regard d’autrui positif => et que l’on est donc conforté dans le fait de prendre soin de soi.

Sur le plan physiologique, cela s’explique notamment par la moindre sécrétion de cortisol, l’hormone du stress (qui influence le fonctionnement cardio-vasculaire, le métabolisme des graisses, des protéines et des carbohydrates). Prendre soin de soi réduirait la sécrétion de cortisol et le faire quotidiennement accroîtrait la bonne mine, l’air de bonne santé. C’est aussi la sécrétion de neurotransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine qui serait activée par le fait de prendre soin de soi et augmenterait le sentiment de bien-être.

Vivian Diller en conclut qu’il faudrait cesser de considérer le « personal care », le fait de prendre soin de soi (se détendre, soigner sa beauté, chercher le bien-être psychique), comme un plaisir coupable. Prendre soin de soi et de son apparence contribuerait à la fois à entretenir sa bonne santé globale et à favoriser la bienveillance mutuelle entre nous et autrui.

La médecine esthétique au cœur d’une approche globale

Se pencher sur la manière dont a été pensée la relation entre beauté intérieure et extérieure, au fil des siècles et jusqu’à aujourd’hui, permet de poser un nouveau regard sur la notion de médecine esthétique.

Si l’on garde à l’esprit qu’il n’y a pas de rupture entre intérieur et extérieur, l’on reconnaît que la notion de beauté inclut :

  • l’harmonie des organes internes,
  • le reflet de la santé sur notre teint,
  • le rayonnement bienveillant de notre paix intérieure.

Alors, l’on comprend mieux la nécessité de soigner notre apparence.

Admirer la beauté de l’autre, ce n’est pas seulement appréhender les premières informations, forcément visuelles, qui nous parviennent sur autrui. C’est aussi avoir accès à une émanation de la beauté intérieure (physiologique et morale) de l’autre. Et se préoccuper de sa propre beauté, c’est donc à la fois se soucier de ce lien avec autrui et prendre en compte l’harmonie du corps au sens large.

C’est pourquoi la médecine esthétique la plus recommandable est celle qui s’inscrit dans une approche globale, proposant une exploration de la santé de tous les organes internes (en vue d’une séance d’acupuncture, par exemple), de notre mode de vie (en vue de conseils nutritionnels, par exemple), aussi bien qu’une évaluation de l’état de notre peau (en vue d’injections d’acide hyaluronique, par exemple).

« Beauté, mon beau souci », écrit le poète (François de Malherbe) à propos d’une dame qu’il courtise. Nous pourrions dire de même pour inviter à ne pas mépriser le souci de la beauté : se soigner, c’est soigner son intérieur et son extérieur, c’est entretenir un rayonnement bienfaisant pour nous et pour autrui. Parce que la beauté intérieure vivifie la beauté extérieure… et inversement.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] Jean-François Raymond, « La beauté morale », Laval théologique et philosophique, n°56 (3), 2000, p. 425–437.

[2] Véronique Boudon-Millot, « Médecine et esthétique : nature de la beauté et beauté de la nature chez Galien », Bulletin de l’Association Guillaume Budé, n°2, 2003. p. 77-91.

[3] Plutarque, Préceptes de mariage 25, 141 C/D.

[4] Diogène Laërce, Vies des philosophes illustres II, 33.

[5] D. Gourevitch, « L’esthétique médicale de Galien », Les Etudes Classiques, n°55, 1987, p. 267-290.

[6] Pseudo-Galien, Definitiones medicae, 130, Kùhn XIX, 383, 10.

[7] Véronique Boudon-Millot, « Médecine et esthétique : nature de la beauté et beauté de la nature chez Galien », Bulletin de l’Association Guillaume Budé, n°2, 2003. p. 77-91.

[8] Voir Didier Anzieu, Le Moi-Peau, Malakoff, Dunod, 1985 ; voir aussi Danièle Pomey-Rey, La Peau et ses états d’âme, Paris, Hachette, 1999 ; voir encore Jacques Bazex et Yvon Gall, La Santé de la peau, Toulouse, Privat, 2000.

[9] Jean-François Raymond, « La beauté morale », Laval théologique et philosophique, n°56 (3), 2000, p. 425–437.

[10] Meritxell Simó, « Les yeux et le cœur : beauté extérieure et beauté intérieure dans Curial e Güelfa », dans Sénéfiance (n°43), Le beau et le laid au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 2000, p. 477-491.

[11] Drew Milne, « The Beautiful Soul: From Hegel to Beckett », mars 2002, Diacritics, 32 (1), p. 63-82.

[12] Voir Docteur Cabanès, Dents et dentistes à travers l’histoire, 2 tomes, Paris, Laboratoires Bottu, 1928.

[13] Voir Catherine Béhar (Auteur), Ronald Mary (Auteur), Dr Claude Imbert (Préface), Prendre soin de sa beauté intérieure – La beauté-thérapie : facettes psychocorporelles de l’esthétique, Gap, Le Souffle d’Or, 2007.

[14] David Servan-Schreiber, « D’où vient la beauté intérieure ? », Psychologies Magazine, 17 août 2009, https://www.psychologies.com/Bien-etre/Sante/David-Servan-Schreiber/Articles-et-Dossiers/D-ou-vient-la-beaute-interieure

[15] Rémy C. Martin-Du Pan, « L’ocytocine : hormone de l’amour, de la confiance et du lien conjugal et social », Rev Med Suisse, 2012, volume 8, p. 627-630

[16] Joshua J. A. Henderson et Jeremy M. Anglin, “Facial attractiveness predicts longevity”, Evolution and Human Behavior, Volume 24, Issue 5, septembre 2003, pages 351-356.

[17] Vivian Diller, « Can Beauty Actually Improve Your Health?”, 8 novembre 2015, HuffPost, https://www.huffpost.com/entry/can-beauty-actually-impro_b_7954910?guccounter=1&guce_referrer=aHR0cHM6Ly93d3cuZ29vZ2xlLmNvbS8&guce_referrer_sig=AQAAAN6-sdK14zgF8c8DjrqlBH6S7-dmzmitKHSHK3rpd7Gcyb39lLWfXz4xqvpppumJyYCsLE3gkSJmI3PTzzpubG9J5CHf0298Ox2O6cuTSr3Ts3V-FjUwZpIH29P6uMgCMm6JZuJpo3T4N78j-PgbcI93xkp7LiKWhu0zLXMmSPvO

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