Cycle menstruel et acupuncture à Paris - Dr Nguyen

Le cycle menstruel : de la vision de la médecine conventionnelle à la vision de la médecine traditionnelle chinoise (II)

 

On a vu que, selon un sondage dont les résultats ont été publiés en 2019, environ un tiers des femmes connaissent mal les phases de leur cycle menstruel[1]. Il faut dire que, si beaucoup de femmes sont capables de distinguer la phase des menstrues (règles) et d’identifier un avant et un après, donner un nom à ces autres phases du cycle et les repérer suppose à la fois de comprendre un minimum ce qui se passe durant ces phases et d’être à l’écoute des signaux envoyés par le corps.

Les quatre phases du cycle menstruel

Par commodité, on parle souvent de deux phases (folliculaire et lutéale, séparée par l’ovulation) pour le cycle menstruel, mais il est plus exact de dire que l’activité ovarienne au cours du cycle se divise en quatre phases anatomiques et fonctionnelles[2] :

  1. La phase folliculaire ;
  2. bis. La phase ovulatoire de transition folliculo-lutéale (à partir du début de la montée d’estradiol) ;
  3. La phase lutéale ;
  4. bis. La phase menstruelle de transition lutéo-folliculaire (à partir du quasi arrêt de la production de progestérone et d’estradiol).

La phase folliculaire porte ce nom parce que c’est le moment durant lequel les follicules croissent, seul l’un arrivant à maturité. La phase ovulatoire est celle lors de laquelle le follicule libère l’ovocyte. La phase lutéale s’appelle ainsi car elle est marquée par la présence du corps jaune et que luteus veut dire « jaune » en latin. La phase menstruelle est celle de l’écoulement des règles et son nom vient du latin mens, qui veut dire « mois ».

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Phase folliculaire (entre 12 et 16 jours) : premier jour des règles => ovulation

  • Sous l’influence de la FSH, les ovaires sécrètent des œstrogènes ; parallèlement, une centaine de follicules commencent une nouvelle phase de leur croissance à partir du premier jour des règles ;
  • Cette sécrétion d’œstrogènes augmente progressivement à partir du premier jour des règles et entraîne une modification de la glaire cervicale, de la muqueuse utérine, qui s’épaissit pour l’implantation d’un ovule fécondé ;
  • bis. Phase ovulatoire de transition folliculo-lutéale, dite aussi phase péri-ovulatoire (entre 48 et 60h) :
  • le taux d’œstrogènes connaît un pic de sécrétion 24 à 36h avant l’ovulation, ce qui déclenche une décharge de LH (doublée d’un pic de FSH), ce qui provoque la rupture de la paroi du follicule arrivé à maturité, qui libère l’ovocyte, aspiré par les franges du pavillon de la trompe de Fallope, où il survit 12 à 24h.
  • Juste avant et après l’ovulation, la glaire produite au niveau de la vulve change de consistance : alors qu’elle est rare et compacte auparavant et en phase lutéale et que les spermatozoïdes ne peuvent y survivre plus d’une heure ou deux, elle devient abondante, laiteuse, puis filante et les spermatozoïdes peuvent y survivre plusieurs jours, ce qui élargit d’autant la fenêtre de fécondité autour du temps de survie de l’ovocyte.
  1. Phase lutéale (durée quasi fixe de 14 jours) : de l’ovulation au premier jour des règles
  • Sous l’effet de la LH, les parois du follicule non-fécondé s’affaissent et il devient un corps jaune, une glande qui secrète des œstrogènes et de la progestérone ;
  • La progestérone est produite en abondance (davantage encore que l’estradiol) et diminue la sécrétion de la glaire cervicale, qui devient imperméable aux spermatozoïdes, ce qui empêche une nouvelle ovulation;
  • La production de progestérone par le corps jaune amène le corps à se réchauffer de 0,5° environ, la température du corps se maintenant généralement à 37,5° durant cette phase du cycle.
  • bis. Phase menstruelle de transition luté-folliculaire : de la baisse de la progestérone et de l’estradiol aux règles comprises
  • S’il n’y a pas de fécondation de l’ovocyte, le corps jaune s’atrophie et dégénère, la production d’œstrogènes et de progestérone stoppant en fin de phase lutéale ;
  • ce qui provoque des contractions de la muqueuse utérine, qui se détache et est éliminée par le vagin (règles), l’ovocyte non-fécondé étant lui aussi évacué.

 

Que l’on parle de deux, trois ou quatre phases du cycle menstruel, il importe surtout de savoir ce qui se passe durant ce cycle, à la fois sur le plan clinique(modification de l’utérus, des glaires, de la température), sur le plan hormonal (FSH, LH, estradiol, progestérone) et sur le plan de la fécondité (situer la fenêtre de fécondité et identifier les anomalies du cycle).

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

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Tableau tiré de Barbara Watrigant-Müller, Les Trois temps du cycle féminin : observer pour comprendre et prescrire, thèse sous la dir. Du Pr. René Ecochard, Université Claude Bernard, Lyon, 2003, p. 18. 

[1] Véronique Bertrand, « Cycle menstruel : un tiers des femmes reconnaissent les symptômes », Santé Magazine, 21 janvier 2019, https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/cycle-menstruel-un-tiers-des-femmes-reconnaissent-les-symptomes-335920#:~:text=Et%2C%20parmi%20les%20femmes%20qui,conna%C3%AEtre%20le%20nombre%20de%20phases.

[2] Jacques Young, Alain Gougeon, Gilbert Schaison, “Le cycle ovarien”, médecine/sciences, n° 2, vol. 15, février 1999.

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