Acupuncteur contre les règles douloureuses à Paris -Dr Nguyen

Le cycle menstruel : de la vision de la médecine conventionnelle à la vision de la médecine traditionnelle chinoise (V)

Si on utilise le repère de 28 jours pour mesurer le cycle féminin, c’est à la fois par commodité et parce que cela renvoie à la durée du cycle lunaire, dont il est probable que, dans les sociétés traditionnelles – s’activant beaucoup en extérieur, rythmées par l’alternance jour/nuit et n’utilisant presque pas de lumière artificielle –, il avait une influence sur le cycle féminin : de même qu’aujourd’hui notre exposition aux écrans, au stress, nos heures de sommeil. Car c’est en fonction des signaux que lui envoie le corps (cadences fixes, alimentation…) que l’hypophyse indique aux ovaires de commencer la sélection des follicules. La longueur d’un cycle est ainsi un indicateur, même s’il n’est pas systématiquement déchiffrable.

Ajoutons que, outre la durée du cycle menstruel, la durée et l’abondance des règles sont également révélatrices de l’état de santé d’une femme ; les troubles de règles signifient généralement des dérèglements qui dépassent le simple cadre des menstrues. L’abondance des règles se mesure à la fois en nombre de jours de saignement et en quantité de sang perdu.

Les règles durent en moyenne entre 3 et 5 (voire entre 2 et 7) jours. La quantité de sang perdu est de 30-40 ml en moyenne ; mais certaines femmes perdent entre 60-80 ml de sang, ce qui caractérise des règles abondantes. Au-delà de 80 ml et de 7 jours de perte, les règles sont considérées comme très abondantes et impliquent un risque d’anémie (c’est-à-dire un manque d’hémoglobine dans le sang), liée à une carence en fer ; en effet, d’un cycle au suivant, l’organisme peine davantage à « refaire » son sang et la santé peut en souffrir.

 Les règles anormalement abondantes/prolongées ont un nom : on parle d’hyperménorrhée et, le plus souvent, de ménorragie. Il s’agit du trouble menstruel le plus fréquemment rapporté, qui touche entre 15 et 20% des femmes entre 30 et 49 ans[1]. On estime qu’une femme sur 20 consultera au cours de sa vie pour des saignements jugés abondants, mais que seulement 40 % à 50 % des femmes qui consultent souffriront vraiment de ménorragie[2].

La ménorragie peut être simplement liée à une période de la vie de la femme, par exemple l’adolescence en début de période féconde. Les menstruations peuvent en effet être abondantes chez les adolescentes durant les 12 à 18 mois suivant les premières règles ; ou encore chez les femmes pendant la période de pré- ou péri-ménopause (une insuffisance lutéale qui précède l’arrêt du fonctionnement endocrine de l’ovaire[3]).

Mais il y a de très nombreuses causes à la ménorragie :

  • La fluctuation hormonale, car lorsque l’ovulation ne se produit pas (cycle anovulatoire), l’endomètre continue à se développer pour accueillir l’embryon et est expulsé plus tardivement, donc plus épais ;
  • Une fausse-couche, s’il y a un retard des règles de plus de 15 jours et un saignement important ;
  • Un fibrome utérin ou des polypes (en particulier après 35 ans) ;
  • Une anomalie de l’hémostase (ensemble des phénomènes du sang prévenant ou permettant l’arrêt de son écoulement) dans environ 20% des cas[4];
  • L’utilisation d’un stérilet de cuivre ;
  • La prise d’un traitement hormonal ;
  • L’endométriose (développement de tissu endométrial hors de l’utérus, notamment dans les trompes) ;
  • Une inflammation ;
  • Un cancer du col de l’utérus ;
  • Hémophilie ;
  • Prise d’un traitement anticoagulant.

Les symptômes de la ménorragie les plus fréquents sont :

  • Douleur de l’abdomen durant les règles ;
  • Fatigue anormale ;
  • Fièvre (évocatrice d’une infection pelvienne).

En cas de règles très abondantes, très douloureuses, très fréquentes ou accompagnées d’une anémie ou en cas de symptômes inhabituels (douleurs abdominales ou pelviennes, douleurs pendant les rapports sexuels), il importe de consulter.

Lorsque les saignements surviennent en dehors des règles, on parle de spotting s’ils sont légers et occasionnels et de métrorragies s’ils sont abondants et fréquents. Le spotting et la métrorragie peuvent être liés à la prise d’une contraception ou d’un traitement hormonal[5].

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Traitements possibles[6]

  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ibuprofène) durant les cinq premiers jours du cycle sont efficaces pour limiter le flux et les douleurs, y compris en cas de spotting ou de métrorragie ;
  • Les antifibrinolytiques favorisent la coagulation du sang dans les vaisseaux sanguins, mais ne sont pas toujours efficaces ;
  • Les progestatifs de synthèse ou la progestérone naturelle en comprimés ;
  • Un dispositif intra-utérin (stérilet) avec progestatif (lévonorgestrel[7]), qui est cependant contraceptif et peut entraîner un risque d’acné ou d’embonpoint ;
  • Danazol ou analogue de la gonadolibérine, ces deux types de médicaments ayant cependant des effets secondaires importants ;
  • Suppléments de fer (si le taux de ferritine est trop bas) ;
  • Échographie ou hystéroscopie (pour le diagnostic : identifier d’éventuels fibromes, polypes, cancers, hypertrophie de l’endomètre…) ;
  • Ablation de l’endomètre (qui ne dure cependant que quelques années et empêche d’être enceinte) ;
  • Hystérectomie (retrait chirurgical de l’utérus), qui peut entraîner des douleurs chroniques, des troubles sexuels et une incontinence et qui n’est un recours que lorsque les ménorragies sont vraiment hémorragiques ;
  • Avoir un rythme de vie équilibré (sommeil, alimentation, activités physiques…) ;
  • Une alimentation régulant l’apport en prostaglandines (certains produits animaux contiennent beaucoup d’acide arachidonique, un précurseur) ou riche en fer ;
  • Phytothérapie : la Bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris) ou l’Angélique chinoise (Angelica sinensis), japonaise (acutiloba), européenne (archangelica) ou nord-américaine (atropurpurea), qui a une forte teneur en phytoestrogènes[8].

Beaucoup de ces traitements impliquant des effets indésirables, il est important de les aborder en connaissance de cause et après une enquête minutieuse.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] S. Gueddi, F. Boehlen, D. de Ziegler et P. de Moerloose, « Ménorragies et anomalies de l’hémostase : diagnostic et traitements », Rev Med Suisse, 2005, volume 1, p. 30110.

[2] M.Y. Bongers, B.W.J. Mol, H.A.M. Brölmann, “Current treatment of dysfunctional uterine bleeding”, Maturitas, 47, p. 159-74, 2004.

[3] Pr. Pierre Bernard, « Anomalie du cycle menstruel. Métrorragies (26) », Université Joseph-Fourier de Grenoble, septembre 2002, http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/gyneco/gyneco/26/leconimprim.pdf

[4] S. Gueddi F. Boehlen D. de Ziegler P. de Moerloose, « Ménorragies et anomalies de l’hémostase : diagnostic et traitements », Rev Med Suisse, volume 1, 2005, 30110.

[5] A ce sujet, voir Lumsden MA, Gebbie A, Holland C. Managing unscheduled bleeding in non-pregnant premenopausal women. BMJ, 346, 4 juin 2013, p. 3251.

[6] Voir notamment O. Graesslin et E. Derniaux « Hémorragies utérines fonctionnelles ou ménorragies idiopathiques. Traitement médical : modalités, efficacité, complications », Journal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction, vol. 37, n°8S1, décembre 2008, p. 384-397.

[7] A. Campana, R. Kulier, M. Epiney, « Traitement médical des ménorragies : revue de la littérature », FGFRM, 27 septembre 2017, https://www.gfmer.ch/Presentations_Fr/Menorragies.htm

[8] Voir notamment Dr. Albert Dr. Albert Kokos, « Troubles du cycle menstruel troubles du cycle menstruel – 2 cas cliniques trait 2 cas cliniques traités par approche phytothérapique », Cours de phytothérapie et système uro-génital, Lausanne, 16 avril 2004, https://www.gfmer.ch/Presentations_Fr/Pdf/Troubles_du_cycle.pdf

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