Le cycle menstruel : de la vision de la médecine conventionnelle à la vision de la médecine traditionnelle chinoise (I)
Connaître son cycle menstruel
En janvier 2019, la publication des résultats d’un sondage réalisé par IFOP sur le thème « les Françaises et le cycle menstruel » révélaient que, quoique les règles se déploient sur presque quarante ans de leur vie, les Françaises connaissent mal les phases du cycle menstruel et reconnaissent encore plus mal les symptômes du syndrome prémenstruel.
Pour ce sondage, mille femmes (âgées entre 16 et 45 ans) ont été interrogées et il est apparu que[1] :
- 30 % des femmes connaissent mal les différentes phases du cycle menstruel ;
- 14 % ne les connaissent pas du tout ;
- parmi les femmes qui disent bien connaître le cycle menstruel, elles ne sont que 32 % à en connaître le nombre de phases ;
- 38 % des femmes ne connaissent pas leur période d’ovulation ;
- 51 % des femmes ont juste en tête la date approximative de leurs règles ;
- 15 % des femmes ne connaissent pas du tout la date de leurs règles.
Cette relative ignorance ou méconnaissance s’explique sans doute en partie par la mauvaise réputation que les règles ont longtemps eue au cours de l’histoire, y compris chez les médecins[2]. Cependant, il y a probablement aussi dans ce rapport des femmes à leur cycle menstruel une façon de laisser de côté ce qui apparaît à beaucoup, à tort, comme un système trop complexe pour être bien maîtrisé.
Certes, la plupart des femmes savent :
- quand les premières règles apparaissent (vers 11-13 ans),
- combien de temps durent un cycle menstruel (environ 28 jours) et les menstruations (entre 3 et 5 jours),
- quand survient la ménopause (vers 50 ans).
Cependant, au-delà de ces repères élémentaires, les femmes ont souvent du mal à situer la phase de l’ovulation, ce qui explique que les difficultés d’une partie des couples (environ 2 sur 10) qui consultent pour des problèmes de fertilité sont en fait surtout une difficulté à identifier la date d’ovulation de la femme. Difficulté bien sûr notamment liée à la variabilité de la durée des cycles selon les femmes. D’où l’intérêt de connaître à la fois les mécanismes du cycle menstruel et les phases de son propre cycle.
Contactez-nous au 01 45 25 35 14
Écrivez-nous
224 Avenue du Maine Paris, 14ème
Contactez-nous au 01 45 25 35 14
Écrivez-nous
224 Avenue du Maine Paris, 14èmeConnaître les trois niveaux et les trois processus du cycle menstruel
Le cycle menstruel s’inscrit dans un système complexe, à plusieurs niveaux, qu’il faut toujours garder en tête[3] :
- Un système à 3 niveaux :
- Premier niveau : Glandes endocrines à la base du cerveau : hypothalamus (qui sécrète LH-RH), qui stimule l’hypophyse (qui sécrète FSH – hormone folliculo-stimulante – et LH – hormone lutéinisante);
- Deuxième niveau : Ovaires (sécrètent progestérone et œstrogènes sous l’effet de l’hypophyse) ;
- Troisième niveau : Organes cibles (utérus, vagin, seins).
- 3 types de genèse liés aux ovaires :
- Hormonogenèse : sécrétion d’œstrogènes (estradiol, estriol et estrone = stéroïdes secrétés par les ovaires, le placenta, le cortex surrénal et les testicules) et sécrétion de progestérone (surtout sécrétée par les cellules du corps jaune des ovaires et le placenta) ;
- Folliculogenèse (à la naissance, une femme a un stock de follicules, environ 1 million, dans une réserve située à la périphérie de l’ovaire où se développe l’ovocyte = à la puberté, il reste environ 350 000 follicules, environ 100 000 à 20 ans et moins d’une centaine à partir de la périménopause ; chaque mois, une centaine de follicules croissent, mais un seul arrive à maturité) ;
- Ovogenèse (production d’un ovocyte, gamète femelle, au sein du follicule ovarien arrivé à maturité).
On considère que ces deux aspects (localisation et genèse) sont liés à une double fonction de l’ovaire, à la fois exocrine (maturation et émission cyclique du gamète femelle) et endocrine (imprégnation hormonale de l’appareil reproducteur, pour favoriser la fécondation de l’ovocyte et l’implantation de l’œuf fécondé).
C’est dans ce système à plusieurs niveaux de développement et de fonctionnement que les phases du cycle menstruel vont se succéder et que leurs durées respectives vont être modulées.
[1] Véronique Bertrand, « Cycle menstruel : un tiers des femmes reconnaissent les symptômes », Santé Magazine, 21 janvier 2019, https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/cycle-menstruel-un-tiers-des-femmes-reconnaissent-les-symptomes-335920#:~:text=Et%2C%20parmi%20les%20femmes%20qui,conna%C3%AEtre%20le%20nombre%20de%20phases.
[2] Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti, « Du sang et des femmes. Histoire médicale de la menstruation à la Belle Époque », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés [En ligne], 14, 2001, p. 207-229.
[3] Jacques Young, Alain Gougeon, Gilbert Schaison, “Le cycle ovarien”, médecine/sciences, n° 2, vol. 15, février 1999.
