Les français et la médecine esthétique - Dr Nguyen à Paris

Les Français et la médecine esthétique : une relation en plein essor

Il y a quelques années encore, au début du XXIe s., l’évocation de la « médecine esthétique » en France renvoyait presque automatiquement à la seule chirurgie esthétique, à un univers exotique et excessif : la recherche du corps parfait au Brésil (1er pays au monde en nombre d’actes de chirurgie esthétique avec 2 millions d’actes en 2014, les augmentations mammaires et la liposuccion en tête[1]) ou encore les rhinoplasties des Iraniennes (l’Iran étant le champion du monde des rhinoplasties relativement à sa population[2]).

La médecine esthétique aujourd’hui

Aujourd’hui, le regard porté par les Français sur la médecine esthétique a beaucoup changé, notamment parce qu’il est désormais clair pour le grand public que cette pratique ne se confond pas nécessairement avec la chirurgie esthétique, laquelle implique un passage au bloc opératoire, avec une anesthésie. En outre, le secteur de la médecine esthétique, en particulier des techniques non-invasives (injections…), connaît un essor considérable dans le monde depuis plus d’une décennie, entraînant la France dans cet élan.

Selon les chiffres fournis par l’IMCAS (International Master Course on Aging Science, l’un des plus importants congrès mondiaux consacrés à ce sujet), le taux de croissance annuelle mondiale du secteur de la médecine esthétique au sens large était de 8% en 2016 (et de 6% en Europe[3]). Cette excellente croissance s’explique par divers facteurs :

  • L’augmentation de la population mondiale (de 1% par an) et l’allongement de la durée de vie, qui contribuent à élargir la patientèle des plus de 60 ans ;
  • L’accroissement de la patientèle masculine, qui représente aujourd’hui entre 13% (dans le monde) et 20% (dans de nombreux cabinets en France) des patients de Médecine esthétique[4];
  • La conquête des « Millenials » (nés à partir de l’an 2000)[5], les 18-34 ans étant aujourd’hui encore plus demandeurs d’esthétique médicale que les 50-60 ans ;
  • La progression considérable des technologiques dites non-invasives, qui sont maintenant les stars du marché de l’esthétique médicale, comme par exemple les injections d’acide hyaluronique ;
  • La baisse régulière des tarifs des interventions esthétiques, qui a pour conséquence l’arrivée des petites classes moyennes dans les cabinets de médecine esthétique, où les personnes aisées ne sont désormais plus majoritaires[6].

Le paysage de la médecine esthétique évolue donc sur différents plans, tant économique que scientifique et culturel. Les Etats-Unis, qui représentent toujours environ la moitié du marché mondial, sont de plus en plus concurrencés par la Chine et surtout la Corée du Sud : la zone Asie-Pacifique représente 22% du marché et la Corée du Sud est déjà le 3ème marché mondial derrière les Etats-Unis et le Brésil[7]. L’Europe constitue un petit quart (23%) de ce marché, mais il importe de distinguer ce que désigne ce chiffre.

En effet, ce que l’on appelle marché de la médecine esthétique inclut la chirurgie esthétique. Or, on constate d’une part que les techniques non-invasives progressent considérablement proportionnellement au reste du marché (les produits injectables comme la toxine botulique et l’acide hyaluronique représenteraient plus de 50% du marché de l’esthétique en termes de valeur d’euros en 2019[8]), d’autre part que tous les pays ne voient pas leur pratique de la chirurgie augmenter.

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La médecine esthétique en France

En France, par exemple, si une femme sur dix en 2018 aurait déjà eu recours à la chirurgie esthétique (sondage IFOP pour Bonheur et Santé[9]), le recours à de nombreux actes de chirurgie esthétique est en baisse (baisse observable aussi, mais très légère, -0,6%, au niveau mondial[10]) :

  • Les rhinoplasties (actes de modification du nez) ont baissé : de 18 % des interventions en 2002, à 13 % en 2009, puis à 5 % en 2018 ;
  • Les abdominoplasties (actes de modification du ventre) ont baissé : de 15 % des interventions, à 9 %, puis à 7 % (alors que cette intervention est en augmentation au niveau mondial).

A Paris, certains chirurgiens esthétiques ont vu la part de leur activité esthétique non-chirurgicale passer de 10% à 80% en seulement dix ans[11]. Cette proportion se retrouve sur l’ensemble du territoire. Certes, ce phénomène correspond à une évolution que l’on retrouve au niveau mondial et en particulier en Europe. Mais il faut souligner qu’il y a en France une culture du naturel qui favorise ce recours à une esthétique non chirurgicale. Certains médecins parlent de la « French Touch », qui pourrait se résumer en un aphorisme : « Que cela se remarque, mais ne se voit pas. »

Selon une étude menée en 2015 par l’IFOP pour les laboratoires FILORGA, plus d’un tiers des femmes de plus de 30 ans en France déclarent avoir recours à la médecine esthétique ou l’envisager. Or, si le prix est le principal frein au passage à l’acte (pour 54% des femmes), la raison la plus incitative est la garantie de naturalité des résultats (48%), loin devant la composante sécuritaire (29%)[12]. Une enquête menée en 2013 auprès d’un millier d’hommes et de femmes de plus de 18 ans donnait sensiblement les mêmes résultats : le prix, la peur d’un geste médical inadapté et la crainte d’un résultat non naturel sont les trois principaux freins au recours à la médecine esthétique[13].

Certes, l’allongement de la durée de vie amène beaucoup d’hommes et de femmes à souhaiter continuer à présenter une apparence dynamique dans le monde du travail : il s’agit de ne pas avoir l’air triste ou fatigué, de rayonner de santé, d’afficher sa jeunesse intérieure. Cependant, les Français continuent d’être convaincus que demeurer jeune physiquement plus longtemps passe d’abord par d’autres moyens : être heureux (39%), bien se nourrir (28%), pratiquer une activité sportive (24%)[14]. En France, le recours à la médecine esthétique s’inscrit donc dans une approche globale où le bien-être intérieur, le soin de sa santé et de son corps doivent impérativement compléter les interventions plus strictement esthétiques.

Cette recherche de naturel implique notamment de prendre en compte l’ensemble de la personne : la personnalité, la silhouette, l’expressivité, les cheveux. C’est pourquoi le vocabulaire même qui fait référence à la médecine esthétique s’est fait plus sincère sur les sites ou blogs de médecine esthétique, évoquant régulièrement le « bien vieillir » et le fait de rester fidèle à soi-même. S’il est donc de mieux en mieux admis, en France, de souhaiter gommer les effets de l’âge (remodeler son corps, redessiner ou lisser son visage), cela va de pair avec une attention croissante accordée à l’harmonie entre beauté intérieure (santé, paix) et beauté extérieure.

C’est ce qui explique le succès croissant des injections d’acide hyaluronique, par exemple, qui représentent presque un tiers des procédures non-invasives pratiquées dans le monde. En France, ce chiffre se situerait entre 40 et 50%, selon les données fournies par l’ISAPS (International Society of Aesthetic Plastic Surgery[15]). Si l’acide hyaluronique plaît autant, c’est que ce polysaccharide est naturellement présent dans la matrice intercellulaire des tissus humains et qu’en outre il est à la fois dégradable et non-allergisant. Son action est à la fois de comblement et d’hydratation et peut être modulée grâce aux différents de degrés de réticulation disponibles. La crainte d’un résultat peu naturel ou figé disparaît au profit de l’attention au détail, à la qualité de la peau et à ses besoins.

Grâce aux techniques non-invasives, le rapport des Français à la médecine esthétique continue donc d’évoluer : les Français (et pas seulement les Françaises !) témoignent d’une confiance croissante dans la capacité de ce secteur à accompagner chacun dans sa quête d’une beauté individualisée et expressive. Par ailleurs, l’approche globale (santé et beauté) est susceptible de renforcer encore cette confiance, dans la mesure où ce sont tous les mécanismes d’entretien de la jeunesse qui sont pris en compte.

 

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] ATS, « Le Brésil, leader mondial de la chirurgie esthétique », 3 août 2014, Tribune de Genève, https://www.tdg.ch/monde/bresil-leader-mondial-chirurgie-esthetique/story/12076231

[2] AFP, « Iran : le boom de la chirurgie esthétique », 4 janvier 2016, Madame Figaro, https://madame.lefigaro.fr/societe/iran-le-boom-de-la-chirurgie-esthetique-040116-111553

[3] Pascale Krémer, « Médecine esthétique : le « bien vieillir » à la portée de tous », 23 mai 2016, Le Monde, https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/06/03/demain-tous-botoxes_4933347_4497916.html

[4] Relaxnews, « La médecine esthétique compte toujours plus d’adeptes dans le monde », 31 janvier 2020, La Dépêche, https://www.ladepeche.fr/2020/01/31/la-medecine-esthetique-compte-toujours-plus-dadeptes-dans-le-monde,8700113.php

[5] Waldemar Kita, « Pour que l’esthétique médicale devienne une filière d’excellence française », 29 janvier 2020, La Tribune, https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pour-que-l-esthetique-medicale-devienne-une-filiere-d-excellence-francaise-838272.html

[6] Pascale Krémer, « Médecine esthétique : le « bien vieillir » à la portée de tous », 23 mai 2016, Le Monde, https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/06/03/demain-tous-botoxes_4933347_4497916.html

[7] AFP, « Médecine esthétique: moins de bistouri et une forte demande en Asie », le 27 janvier 2017, Sciences et Avenir, https://www.sciencesetavenir.fr/sante/medecine-esthetique-moins-de-bistouri-et-une-forte-demande-en-asie_110184

[8] AFP, « Esthétique médicale: un marché toujours dynamique, porté par les Etats-Unis », 31 janvier 2020, Le Figaro, https://www.lefigaro.fr/flash-eco/esthetique-medicale-un-marche-toujours-dynamique-porte-par-les-etats-unis-20200131

[9] IFOP pour Bonheur et Santé, « Les femmes et la chirurgie esthétique », juillet 2018, https://bonheuretsante.fr/wp-content/uploads/2018/07/Sondage-Ifop-Bonheur-et-sante-chirurgie-esthetique-en-France-en-2018.pdf

[10] ISAPS, Données pour l’année 2018, https://www.isaps.org/wp-content/uploads/2019/12/ISAPS-Global-Survey-2018-Press-Release-French-Canadian.pdf

[11] AFP, « Médecine esthétique: moins de bistouri et une forte demande en Asie », le 27 janvier 2017, Sciences et Avenir, https://www.sciencesetavenir.fr/sante/medecine-esthetique-moins-de-bistouri-et-une-forte-demande-en-asie_110184

[12] Dr. Valérie Philippon, « Rapport d’étude exclusive sur le médecine esthétique en France – COMMUNIQUÉ DE PRESSE MARS 2016 | Laboratoires FILORGA », 17 mai 2016, Multi-esthétique, https://www.multiesthetique.fr/articles/rapport-detude-exclusive-sur-le-medecine-esthetique-en-france

[13] L’Observatoire de la Santé Le Figaro – Weber Shandwick – OpinionWay , « La médecine esthétique »,  5 mars 2013, L’Observatoire de la Santé Le Figaro – Weber Shandwick – OpinionWay Le Figaro, https://fr.slideshare.net/OpinionWayTVOpinionW/lobservatoire-sant-mars-2013

[14] L’Observatoire de la Santé Le Figaro – Weber Shandwick – OpinionWay , « La médecine esthétique »,  5 mars 2013, L’Observatoire de la Santé Le Figaro – Weber Shandwick – OpinionWay Le Figaro, https://fr.slideshare.net/OpinionWayTVOpinionW/lobservatoire-sant-mars-2013

[15] ISAPS, Données pour l’année 2017, https://www.isaps.org/wp-content/uploads/2019/03/ISAPS_2017_International_Study_Cosmetic_Procedures_NEW.pdf

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