ACUPUNCTURE ET LONGEVITE

Longévité : Les carences (1) – Les vitaminses

Longévité – Les carences (2) – Les vitamines par le dr Nguyen à Paris

Origine des vitamines

Les vitamines sont indispensables au maintien de l’homéostasie (l’équilibre organique). Il y en a deux catégories : les vitamines liposolubles (A, D, E et K) et les vitamines hydrosolubles (B1, B2, B3, B5, B6, B9, B12 et C). Seules la vitamine D, par exposition de la peau au soleil, et la vitamine K, par la flore intestinale, sont synthétisées par l’organisme. Les autres vitamines sont apportées par l’alimentation[1].

Des apports diminués chez les seniors

Beaucoup de personnes âgées ont des apports vitaminiques inférieurs aux Apports Nutritionnels Conseillés (ANC)[2]. La personne âgée risque en particulier des carences en vitamines C, D et E et en certaines vitamines du groupe B (B1, B6, B9, B12)[3]. Une étude sur les personnes âgées vivant au domicile a démontré une diminution des apports en vitamines B1, B2, B6, C et A et de β-carotène chez les hommes et les femmes âgés, les apports diminuant au fil des années[4]. Davantage encore chez les personnes âgées en institution, des apports inférieurs aux ANC ont été observés pour les vitamines B1, B2, B6, C et E[5], pour la vitamine A[6], pour les carotènes, les vitamines C et E[7], pour les vitamines A et E[8] et pour les vitamines B1, B2, B6 et C[9].

Causes des carences

Il y a diverses causes possibles à ces carences chez la personne âgée, mais la réduction de la consommation alimentaire est souvent en cause, étant elle-même liée à de nombreux facteurs (diminution de la masse maigre, de la dépense énergétique, isolement social, hygiène bucco-dentaire défectueuse, etc.) ; d’autres causes peuvent intervenir, comme des pathologies digestives et la prise de médicaments. La carence en vitamine D concerne toutes les classes d’âge, mais surtout les personnes âgées : le vieillissement de la peau qui s’accompagne d’une diminution de la synthèse cutanée de vitamine D sous l’effet des rayons ultraviolets, ainsi que le mode de vie souvent sédentaire du fait d’une perte de mobilité et qui limite l’exposition solaire, en sont les causes principales[10].

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Conséquences des carences

Le statut vitaminique carencé peut augmenter le risque de développer des maladies dégénératives, ainsi qu’altérer l’autonomie physique et mentale. Un déficit chronique en vitamine du groupe B est corrélé à une altération des fonctions cognitives et à des troubles neurodégénératifs du système nerveux central tels que la maladie d’Alzheimer (également pour les vitamines A[11] et E), la maladie de Parkinson (également pour les vitamines antioxydantes en générale) et la sclérose latérale amyotrophique[12]. Une carence en vitamines B6, B9 et B12 serait à l’origine d’une augmentation du taux d’homocystéine et du risque de maladies cardio-vasculaires[13]. En ce qui concerne la vitamine B12, dont la carence est sous-estimée[14], si on se base sur les valeurs d’homocystéine et d’acide méthylmalonique, l’incidence d’une carence en vitamine B12 chez les aînés serait de 35 %[15]. La malabsorption de la cobalamine alimentaire en est la principale raison (de 50 % à 70 % des cas) à cause du fort taux d’atrophie gastrique chez les sujets âgés[16]. Un apport alimentaire insuffisant en rarement en cause (de 2 % à 5 % des cas)[17]. Cette carence peut provoquer des symptômes neurologiques, gastro-intestinaux et hématologiques[18]. Les manifestations cliniques de déficit en vitamines liposolubles sont principalement d’origine musculosquelettique pour la vitamine D et hématologiques, neuromusculaires et ophtalmologiques pour les vitamines A, E, K[19].

Les apports recommandés

C’est pourquoi la personne âgée requiert des ANC en vitamines élevés, en particulier pour les vitamines antioxydantes (C et E) et les vitamines B6 et D, ou bien de par leur rôle protecteur vis-à-vis des radicaux libres (vitamines C et E), ou bien de par leur rôle spécifique dans des processus vitaux tels que les défenses immunitaires (vitamines B6, C et E) et le métabolisme de l’os (vitamine D).

Carences vitamines 01

Diagnostic

Les seuils de carence sont les suivants :

Carences vitamines 02

Pour déterminer une carence, il faut tout d’abord observer l’alimentation (dépistage de la dénutrition) et les signes cliniques, puis faire des analyses biologiques si nécessaires[20]. En présence de pathologies digestives à l’origine d’une malabsorption et/ou maldigestion, le dosage de deux vitamines liposolubles et de deux vitamines hydrosolubles sera réalisé.


Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] Julie Mareschal et Laurence Genton, « Statut vitaminique chez la personne âgée », La Gazette médicale, no 10, 2018, p. 12-15.

[2] J.-C. Guilland, « Statut vitaminique chez le sujet âgé », Act. Méd. Int. – Métabolismes – Hormones – Nutrition, Volume V, n° 4, juillet-août 2001, p. 165-170.

[3] M. Rubner-Institut, Nationale Verzehrsstudie II, Ergebnisbericht Teil 2. Die Bundesweite Befragung zur Ernährung von jugendlichen und Erwachsenen, 2008.

[4] J. A. Amorin-Cruz, O. Moreiras, A. Brozowska, « Longitudinal changes in the intake of vitamins and minerals of elderly Europeans. », Eur J Clin Nutr, 1996, n50, p. 77-85.

[5] L.S. Asciutti-Moura, J.C. Guilland, F. Fuchs et al., « Vitamins E, C, thiamin, riboflavin and vitamin B6 status of institutionalized elderly including the effects of supplementation. », Nutr Res, 1993, no 13, p. 1379-92.

[6] V. Azaïs-Braesco, C. Morinière, B. Guesne et al., « Vitamin A status in institutionalized elderly. », Internat J Vit Nutr Res, 1995, no 65, p. 151-61.

[7] I. Birlouez-Aragon, F. Girard, L. Ravelontseheno et al., « Comparison of two levels of vitamin C supplementation on antioxidant vitamin status in elderly institutionalized subjects. », Internat J Vit Nutr Res, 1995, no 65, p. 261-6.

[8] M. Mino, H. Tamai, Tanabe et al., « Nutritional status of antioxidant vitamin (A, E and betacarotene) in elderly Japaneese. », J Nutr Sci Vitaminol, 1993, no 39, p. 67-74.

[9] R.P. Van der Wielen, M.R. Löwik, H. Van der Berg et al., « Serum vitamin D concentrations among elderly people in Europe. », Lancet, 1995, no 346, p. 207-10.

[10] Agathe Raynaud-Simon, Yves Rolland et Jean-Claude Souberbielle, « Vitamine D chez la personne âgée : pourquoi ? Quand ? Comment ? », Nutrition clinique et métabolisme, vol 28 – n° 2, mai 2014, p. 123-129.

[11] Véronique Pallet et Valérie Enderlin, « Vitamine A et vieillissement cérébral », OCL, vol. 18, no 2, 2011, p. 68-75.

[12] G. Sechi et al., « Advances in clinical determinants and neurological manifestations of B vitamin deficiency in adults. », Nutrition reviews, 2016, vol. 74, no 5, p. 281-300.

[13] D. S. Wald et al., « Homocysteine and cardiovascular disease: evidence on causality from a meta-analysis. », BMJ, 2002, vol. 325, no 7374, p. 1202.

[14] G.J. Cuskelly, K.M. Mooney, I.S. Young, « Symposium on micronutrients therapy through the life cycle. Folate and vitamin B12: friendly or enemy nutrients for the elderly. », Proc Nutr Soc, 2007, no 66, p. 548-58 ; L. H. Allen, « How common is vitamin B12 deficiency ? », Am J Clin Nutr, 2009, vol. 89, no 2, p. 693-696.

[15] G.J. Cuskelly, K.M. Mooney, I.S. Young, « Symposium on micronutrients therapy through the life cycle. Folate and vitamin B12: friendly or enemy nutrients for the elderly. », Proc Nutr Soc, 2007, no 66, p. 548-58.

[16] E. Andrès, N. Dali-Youcef, T. Vogel et al., « Oral cobalamin (vitamin B12) treatment. An update. », Int J Lab Hematol, 2009, vol. 31, no 1, p. 1-8 ; G.J. Cuskelly, K.M. Mooney, I.S. Young, « Symposium on micronutrients therapy through the life cycle. Folate and vitamin B12: friendly or enemy nutrients for the elderly. », Proc Nutr Soc, 2007, no 66, p. 548-58.

[17] E. Andrès, N. Dali-Youcef, T. Vogel et al., « Oral cobalamin (vitamin B12) treatment. An update. », Int J Lab Hematol, 2009, vol. 31, no 1, p. 1-8.

[18] Lucie Bergeron et Francine Pouliot, « La carence en vitamine B12 sous-estimée et sous-diagnostiquée », Le Médecin du Québec, volume 46, numéro 2, février 2011, p. 79-83.

[19] K. Fl. Serraj et al., « Les carences vitaminiques : du symptôme au traitement. », Médecine thérapeutique, 2007, vol. 13, no 6, p. 411-420.

[20] Julie Mareschal et Laurence Genton, « Statut vitaminique chez la personne âgée », La Gazette médicale, no 10, 2018, p. 12-15.

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