Longévité : Vieillissement de l’organisme et vieillissement cellulaire (2)

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Longévité : Vieillissement de l’organisme et vieillissement cellulaire (2)

Si l’organisme vieillit, c’est notamment parce que ses cellules vieillissent, selon un processus que l’on appelle la sénescence. Ce processus se caractérise par l’arrêt de la duplication des cellules, mais ses causes sont multiples, se cumulant parfois.

 

Causes et conséquences de la sénescence cellulaire

 

Parmi les phénomènes qui expliquent l’arrêt de la duplication des cellules, on trouve notamment[1] :

  • Des lésions de l’ADN: elles affectent la reproduction fidèle du code génétique, si bien que la cellule entre en sénescence pour éviter des réplications fautives ;
  • Une usure des télomères: ces capuchons situés aux extrémités des chromosomes diminuent à chaque cycle de réplication de la cellule, d’où un risque de perte de code génétique et de réplication incorrecte ; lorsque les télomères sont trop courts, la réplication cesse donc ;
  • Un stress oxydatif: la présence des Espèces Réactives de l’Oxygène[2] (utiles dans la communication cellulaire) augmente pour compenser un stress cellulaire ; mais, au-delà d’un certain degré d’augmentation des ERO, l’ADN peut être endommagé et muter ; avec le vieillissement, le stress oxydatif augmente d’autant plus que les systèmes de défense deviennent moins efficaces. La dernière ligne de défense de l’organisme est l’apoptose (autodestruction), mais le protéasome (complexe multienzymatique éliminant les protéines endommagées), devient lui aussi moins efficace.
  • Divers autres dysfonctionnements comme : un dysfonctionnement mitochondrial, l’activation d’oncogènes ou la destruction de la chromatine ;
  • Des pathologies comme : les maladies cardiovasculaires, qui augmentent le nombre de séquences perdues/divisions et accélèrent donc la sénescence cellulaire.

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Lutter contre le vieillissement cellulaire

 

Plusieurs pistes ont été explorées par la recherche pour lutter contre le vieillissement cellulaire[3] : l’inhibition de l’hormone peptidique l’IGF-I ou du gène Klotho (KL), par exemple. Une autre piste est celle de la restriction calorique, méthode qui permet de rallonger la durée de vie de plusieurs espèces animales (rat, souris, singe) ; cette privation a des conséquences délétères sur certains paramètres (croissante, fertilité), mais positives sur d’autres, notamment en modifiant la famille de protéines appelées Sirtuines, qui visent à adapter et à protéger l’organisme en situation de privation calorique avec un effet antivieillissement.

Au Japon, dans l’île d’Okinawa située dans l’archipel de Ryükyü (près de Taiwan), le nombre de centenaires et la longévité sont les plus élevés au monde. Or, les populations y pratiquent un régime alimentaire qui ne satisfait que 80 % des besoins ; cependant, d’autres paramètres viennent favoriser et expliquer la longévité (activités physiques, culturelles, facteurs génétiques).

 

L’acupuncture et le vieillissement cellulaire

 

Il existe cependant une technique d’ores et déjà applicable pour contribuer à lutter contre le vieillissement et dont diverses études ont montré l’intérêt. Il s’agit de l’acupuncture, qui agirait sur le vieillissement cellulaire par plusieurs mécanismes[4] :

  • Ralentit l’expression des gènes impliqués dans le vieillissement[5] ;
  • Stimule les Sirtuines[6];
  • Affaiblit les signes hormonaux, métaboliques et moléculaires du vieillissement ;
  • Inhibe la mort programmée (apoptose) des neurones et d’autres cellules cérébrales ;
  • Inhibe le stress oxydatif des cellules cérébrales.

Comme pour les centenaires d’Okinawa, ce sont néanmoins de multiples facteurs favorables qui doivent être mobilisés, avec l’acupuncture, pour travailler à ralentir le vieillissement de l’organisme.

 

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] L. Robert, J. Labat-Robert et A.-M. Robert, « Vieillissement cellulaire, télomères et maladies liées à l’âge », Médecine & Longévité, no 2, vol. 3, septembre 2010, p. 151-161.

[2] S. Hekimi, J. Lapointe et Y. Wen, « Taking a good look at free radicals in the aging process. », Trends Cell Biol., no 21, 2011, 569576.

[3] A. Ly, A. Shevelev, C. Andres, X.Y. Pan, J. Trojan, « Mécanismes et pathologies du vieillissement », J. Afr. Cancer, 2013, no 5, p. 103-113.

[4] T. Wen, X. Fan, M. Li, J. Han, X. Shi, L. Xing, « Changes of metallothionein 1 and 3 mRNA levels with age in brain of senescence-accelerated mice and the effects of acupuncture », Am J Chin Med., 2006, vol. 34, no 3, p. 435-447 ; J. Yu, T. Yu, J. Han, « Aging-related changes in the transcriptional profile of cerebrum in senescence-accelerated mouse (SAMP10) is remarkably retarded by acupuncture. » Acupunct Electrother Res., 2005, vol. 30, no 1-2, p. 27-42 ; Y. Fu, J.C. Yu, X.R. Ding, J.X. Han, « Effects of acupuncture on expressions of transcription factors NF-E2, YB-1, LRG47 in the SAMP10 mouse. », Zhongguo Zhen Jiu, septembre 2006, vol. 26, no 9, p. 651-654 ; X. Li, J. Zhang, J. Song, W. Hong, « Moxibustion and its application in anti-aging study », Sheng Wu Yi Xue Gong Cheng Xue Za Zhi, avril 2006, vol. 23, no 2, p. 450-454.

[5] X. Ding, J. Yu, T. Yu, Y. Fu, J. Han, « Acupuncture regulates the aging-related changes in gene profile expression of the hippocampus in senescence-accelerated mouse (SAMP10) », Neurosci Lett., mai 2006, vol. 15, no 399(1-2), p. 11-16 ; Y. Fu, J.C. Yu, X. R. Ding, J.X. Han, « Study on expression of brain aging-relative genes HSP86 and HSP84 and effects of acupuncture in the SAMP10 mouse », Zhongguo Zhen Jiu, avril 2006, vol. 26, no 4, p. 283-286.

[6] Li Zeng et al., « Silent information regulator Sirtuin 1, and age-related diseases », Geriatr Gerontol Int, 2009, no 9, p. 7-15 ; Xinsheng Lai, Jiayou Wang et Shu-Feng Zhou, « Proteomic Response to Acupuncture Treatment in Spontaneously Hypertensive Rats », PLoS One, 2012, no 7(9), e44216.

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